samedi 6 juin 2009

Pourquoi l’argument historique ne vaut-il rien.

Il est un exercice qui me plait beaucoup, à savoir, le test de mon esprit critique. Lorsque la télévision me propose un débat, lorsque deux amis s’affrontent sur un sujet qui les oppose, lorsque mon frère tente désespérément d’obtenir quelque chose qu’il désire au près de ma mère, bref lorsqu’une argumentation s’offre à mes oreille je m’applique pour analyser les différents arguments et voir s’ils ont une réelle valeur. Avec le temps je me suis rendu compte que les arguments d’autorités sont parfois pertinent mais surtout que les arguments historiques étaient traîtres.
En effet, sous le couvert d’un aspect respectable qui laisse transparaitre la culture de l’interlocuteur et qui le crédibilise de la sorte, l’argument historique est, en fait, presque systématiquement sans valeur. Je me rends bien compte que j’y vais un peu fort, et je reconnais volontiers que l’histoire à une importance primordiale dans un jugement ou une réflexion sérieuse. Pourtant, elle n’est jamais suffisante en elle-même.
Afin de bien me faire comprendre, je vais prendre un exemple, un de ceux que je connais bien : la Belgique. Secoué depuis toujours par des problèmes communautaires, chacun qui veut défendre son point de vue s’appuie sur l’histoire. Étrangement, en les écoutants bien on se rend compte qu’ils ont tous raison. Le problème des communes à facilité est le plus cocasse à mon sens.
Les Flamands exigent que ces communes deviennent néerlandophones car depuis toujours c’est la Flandres. Pourtant, avant 1830 c’était les Pays-Bas et on y parlait déjà néerlandais. Les francophones remonteront à avant 1814, quand la Belgique était un ensemble de département français, où l’on était bien prié de parler le français.
À ce stade, il semble que les francophones aient raison puisqu’ils ont la plus vieille origine. Or, les petits malins pourront alors se délecter de quelques arguments aussi absurdes que juste dans cet état d’esprit. Avant 1713, dans nos contrées on était espagnole et avant 1482, on parlait la langue d’oye sous les ducs de Bourgogne.
En clair, en sautant quelques étapes, il y plusieurs millions d’années nos ancêtres ne parlaient pas puisqu’ils n’étaient que des protozoaires, il y quelques milliards d’années, la terre qu’on se dispute n’était qu’un amas informe de magma brulant et encore avant l’univers n’existait pas !
À travers cet exemple il est clair que poussé à l’extrême, l’histoire en devient absurde et inutile.

Comment peut-on laisser voir ça à des enfants ?

La double casquette des artistes du Quattrocento

Il existe, à mon sens, deux types de personnalités. Même si elles ne sont pas radicales mais partagées, elles me semblent claires.

Il y a les théoriciens. Capable, par la seule force de l’esprit, de synthétiser et d’imaginer le monde. Ceux-ci, pourtant, sont incapables de mettre en pratique ce monde qu’ils voient avec l’esprit.
Cette Particularité de l’esprit est remarquable dans des domaines aussi varié que les sciences, l’éducation ou la politique. Einstein, aussi génial fut-il, ne pu jamais démontrer que théoriquement ses découvertes. Galilée ne pu lui non plus jamais prouver ce qu’il avançait. Rousseau, maître absolu en matière d’éducation plaça ses enfants dans un orphelinat. Karl Marx n’a jamais tenté de mettre ses théories communistes en pratique.

Il y a les praticiens. Ils sont la preuve que l’instinct sommeil en nous mais plus chez eux peut-être ! Ces prodiges de la production réalisent leur œuvre sans être capable d’expliquer ou d’enseigner comment parvenir a un tel résultat. Sensation, sentiment, goût et adresse remplace toute théorie et parfois même réflexion.
On pourrait pensez que ce genre de dispositions est réservé aux artistes et artisans. Détrompez-vous ! Kepler, astronome encore étudié en 5ème humanité n’a déduit ses lois que par empirisme. Il en va de même pour Mendel le premier des généticiens. La musique aussi détient son lot d’instinctifs. Duke Ellington, Louis Armstrong et tous les jazzmen connus ignoraient tout du solfège.

Pourtant une vague d’artistes a pu concilier les deux opposés complémentaires et se montrer prodigieuse dans la théorie autant que dans la pratique. En exerçant une savante alchimie sans tomber dans aucun excès, les artistes du Quattrocento sont à la base de la Renaissance. Les traités concernant la perspective d’un Brunelleschi ou d’un Léonard de Vinci sont à la hauteur du Duomo de Florence ou de la dernière Cène. La révolution culturelle qu’ils provoquèrent est proportionnelle aux déflagrations du choc esthétique qui sont toujours aussi bouleversantes.

Comment peut-on laisser voir ça à des enfants ?

jeudi 26 février 2009

Pourquoi la Panthère rose fait-elle peur.

On sait que depuis toujours le monde du dessin animé se montre créatif, inventif et innovant quelque soit son époque. J’aimerais disserter ici d’un dessin animé qui est devenu culte et qui tient sûrement sa notoriété non pas de son accessibilité aux jeunes ou de ses qualités comiques mais bien de son côté borderline.

Alors que je regardais la télévision je suis tombé, par hasard, sur une chaîne pour jeunes qui rediffusait des épisodes de la légendaire panthère rose. Moi qui n’avais jamais vu, étant enfant, d’aventure de ce félin rose, je me suis rendu compte, avec effarement, que ce dessin animé concentrait une multitude d’éléments qui le rendait, en tout cas intrigant, voire inquiétant ! En effet, plusieurs effets télévisuels créent un sentiment étrange de malaise.

Le principe est simple. A travers des films d’une dizaine de minutes, on peut suivre les aventures d’une panthère de couleur rose humanisée. Outre le fait que cet animal est rose, le personnage ne parle jamais ! Elle évolue dans un décor d’une sobriété hiératique qui se résume à des aplats de couleurs et aux seuls objets utiles à l’intrigue (mais ceux-ci, sont aussi simplifiés à l’extrême), le tout dans une de gamme de couleurs qui s’étend du rose délavé au rose clair ! Le mutisme de la bête et le vide donne à l’ensemble de ce monde onirique (pris dans son sens cauchemardesque) une impression de silence absolu et de néant profond et puissant.

Le silence n’est en effet que suggéré puisqu’il est en fait rythmé par une musique des plus étranges. La bande son se résume à une trompette appuyée par une cymbale nihiliste puis soutenue par une section cuivre qui ne fait que l’accentuer dans sa solitude. Ce jazz sobre, qui résonne est digne d’un polar noir qui se passerait dans un Manhattan des années ’30.

L’angoissante oppression de l’environnement et l’inquiétante ambiance ne sont pas adoucies par le scénario. Composé d’une succession de gags d’un même thème, ce dessin animé use d’un humour absurde qui frôle souvent la folie. De plus, la seule figure humaine est un petit bonhomme schématisé qui est aussi muet que l’héroïne.

Ainsi, dans un milieu hallucinant, vivent, silencieusement, solitairement et apparemment sans but deux êtres aussi déments l’un que l’autre. Cette avatar démoniaque de Tom et Jerry reste pour moi l’œuvre d’un aliéné tourmenté mais génial !

Comment peut-on laisser voir ça à des enfants ?